Édition du vendredi 10 juin 2011
Devant le Comité directeur de l'AMF, le ministre de l'Intérieur souligne l'importance des contacts directs et fréquents entre les maires et les responsables de la gendarmerie ou de la police pour prévenir la délinquance
Jeudi 9 juin, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, a répondu aux questions du comité directeur de lAssociation des maires de France en matière de sécurité et de prévention de la délinquance. Le 17 mai dernier, il avait rencontré, au ministère de lIntérieur, les présidents des associations nationales du bloc local sur ces questions.
Accueillant le ministre, Jacques Pélissard, président de lAMF, a tout dabord «demandé une clarification des responsabilités de lEtat et des communes». Il a aussi fait «part du ressenti exprimé par les maires relatif au désengagement des forces nationales de sécurité sur le terrain» et redit au ministre «que les polices municipales ne doivent pas être des "variables dajustement" des forces de lordre et que leurs doctrines demploi relèvent des seuls élus».
En matière de prévention de la délinquance, la Président de lAMF a souhaité «que soit clairement redéfini le rôle des maires et de lEtat et a rappelé limportance des diagnostics partagés, de la présence de tous les acteurs aux réunions des Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD)», instances de concertation entre institutions et organismes publics et privés concernés par la prévention et la lutte contre l'insécurité, dont sont membres, le préfet, le procureur, le commissaire de police, le président du conseil général, des conseillers municipaux, des représentants des services de l'Etat et des professions confrontées aux manifestations de la délinquance ainsi que différents acteurs locaux (tels que des associations, acteurs socio-économiques, éducateurs...).
Il a également souhaité «un engagement financier pluriannuel et formalisé de lEtat» pour mener les actions de prévention de la délinquance en demandant «laugmentation des crédits du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) et la fongibilité de ses deux enveloppes».
Aux termes de la Loi de Finances pour 2011, le FIPD est doté en 2011 de 51,034 millions deuros au total, provenant de plusieurs sources de financement: 35 millions deuros prélevés sur le produit des amendes de police de la circulation et destinés aux seules collectivités territoriales ou à leurs regroupements; 15 millions deuros de source budgétaire interministérielle qui peuvent être affectés à des projets portés par des collectivités territoriales ou des associations; 1,034 million deuros de reports de crédits non consommés en 2010 et 2 millions deuros de reports de crédits du Plan de relance vidéoprotection qui n'ont pu être engagés en 2010.
Cette dotation sera répartie comme suit: 29,7 millions deuros dédiés au soutien de la vidéoprotection, auxquels s'ajoutent les 2 millions deuros du plan de relance; 20,984 millions deuros dédiés au soutien d'autres actions de prévention de la délinquance (dont 5 millions deuros au minimum devront être affectés aux collectivités territoriales, cf. infra page 6); 0,35 million deuros consacrés aux frais de gestion de l'ACSÉ (Agence nationale pour la cohésion sociale et légalité des chances).
Selon le communiqué remis par lAMF à la presse, «dans sa réponse et au cours des échanges nourris avec les maires, Claude Guéant a fait part des grandes orientations de la politique du gouvernement pour continuer à faire reculer linsécurité. Il a notamment annoncé vouloir rendre les forces de police plus visibles, par des patrouilles sur le terrain, que ce soit en zone gendarmerie ou en zone police où la généralisation des patrouilleurs devrait seffectuer dès cet été».
Répondant plus précisément aux questions posées par Jacques Pélissard, le ministre a indiqué quil était «conscient de limportance des contacts directs et fréquents entre les maires et les responsables de la gendarmerie ou de la police» et quil avait «déjà rappelé aux responsables de ces deux forces nationales la nécessité dinformer les élus et dentretenir des contacts fréquents avec eux» et quil avait entendu les élus «sur les difficultés à mobiliser les participants aux CLSPD». Il indiqué quil entendait «donner des instructions en ce sens aux représentants de lEtat».
Claude Guéant a «admis la nécessité daugmenter les crédits du FIPD pour aider les élus dans leurs initiatives» et a rendu «hommage au rôle des polices municipales en matière de tranquillité publique». Le ministre a rappelé «que cest une compétence ancienne des communes inscrite dans la loi de 1884» et il a reconnu «quelles assurent leurs missions sous lautorité et la doctrine demploi définie au cas par cas par les élus municipaux».
Pour accéder au communiqué de presse, utiliser le lien ci-dessous.
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